Actualités biodiversité et immobilier durable

IRICE publie des contenus courts pour aider à intégrer la biodiversité dans les projets immobiliers : points de friction, outils, leviers concrets. Des retours de terrain pour faire de la biodiversité un atout de projet, pas une contrainte.
 Quand la biodiversité devient un critère d’accès au marché : un bailleur social exige la compétence Effinature dès la maîtrise d’œuvre

Quand la biodiversité devient un critère d’accès au marché : un bailleur social exige la compétence Effinature dès la maîtrise d’œuvre

Vendredi, Novembre 14, 2025

La biodiversité n’est plus un critère périphérique des projets immobiliers. Dans plusieurs consultations récentes, elle devient une condition explicite d’accès au marché et un élément structurant de sélection des équipes de maîtrise d’œuvre. Le cas présenté ici en apporte une illustration claire : un bailleur social national exige désormais qu’un écologue AMO du groupement soit formé et qualifié à la certification Effinature. Cette évolution marque une inflexion nette. Les maîtres d’ouvrage ne s’appuient plus sur des déclarations d’intention, mais sur des compétences vérifiables, adossées à un référentiel indépendant et à une gouvernance tierce partie.

1. Un signal fort venu d’un bailleur social national

Dans une consultation de maîtrise d’œuvre pour une opération de logements collectifs, un bailleur social introduit pour la première fois une exigence explicite : la présence, au sein du groupement MOE, d’un écologue compétent sur la certification Effinature, formé ou en cours de formation.

Cette demande ne relève pas d’un effet de mode. Elle reflète une évolution structurelle :

  • la biodiversité devient un critère qualifiant,
  • les compétences associées deviennent sélectives,
  • la maîtrise d’œuvre doit désormais démontrer une capacité technique vérifiable.

Ce mouvement s’inscrit dans une transformation plus large : les maîtres d’ouvrage cherchent des garanties de qualité écologique fondées sur la preuve.

2. Pourquoi cette exigence apparaît maintenant

Trois tendances convergent :

a) L’évolution des obligations réglementaires

La taxonomie européenne, la CSRD et les exigences ESG imposent une traçabilité de la performance écologique. Un simple engagement ne suffit plus : il faut pouvoir démontrer.

b) Le besoin de stabilité technique pour les maîtres d’ouvrage

Les bailleurs cherchent des équipes capables d’anticiper :

  • les continuités écologiques,
  • le traitement du sol,
  • les impacts en phase chantier,
  • le fonctionnement écologique réel des espaces.

Ces éléments nécessitent une compétence spécifique, documentée et reproductible.

c) L’émergence d’un langage commun : Effinature

Effinature structure la discussion autour :

  • de critères obligatoires,
  • d’indicateurs mesurables,
  • d’audits successifs (conception, réalisation, exploitation),
  • d’une gouvernance tierce partie accréditée.

Les maîtres d’ouvrage adoptent ce référentiel pour éviter les interprétations divergentes.

3. Ce que cette exigence change pour les équipes de maîtrise d’œuvre

La maîtrise d’œuvre se retrouve face à une nouvelle réalité :

1) La compétence écologique devient un critère de notation

Les équipes doivent démontrer une qualification et non un simple intérêt pour la biodiversité.

2) La présence d’un écologue formé Effinature devient un avantage compétitif

Elle sécurise la compréhension du référentiel dès l’esquisse et facilite la cohérence du projet.

3) Le niveau d’exigence écologique s’installe dès la phase concours

Les réponses doivent intégrer :

  • la prise en compte du sol,
  • les dynamiques végétales,
  • la faune locale,
  • les impacts à toutes les phases du projet.

4) Les schémas organisationnels évoluent

La MOE doit intégrer une compétence écologique dès le début, au même niveau que la thermique, l’acoustique ou la structure.

4. Pourquoi Effinature devient une référence opérationnelle

Effinature apporte au maître d’ouvrage trois garanties essentielles.

a) Un cadre neutre et indépendant

Opéré par IRICE dans le cadre de l’accréditation ISO/IEC 17065, appliqué avec :

  • impartialité,
  • séparation stricte entre conseil et certification,
  • gouvernance scientifique indépendante.

b) Une évaluation fondée sur la preuve

Les critères reposent sur :

  • des indicateurs mesurables,
  • des seuils obligatoires,
  • des audits tiers successifs,
  • une décision formelle et traçable.

c) Une lisibilité pour les acteurs publics

Effinature permet au maître d’ouvrage :

  • d’éviter le greenwashing,
  • de garantir une trajectoire écologique vérifiable,
  • de répondre aux exigences ESG et réglementaires,
  • de sécuriser l’usage des fonds publics.

5. Vers un nouveau standard dans les consultations

L’exigence “un écologue compétent Effinature” anticipe un mouvement plus large, porté par :

  • les politiques publiques,
  • les bailleurs sociaux,
  • les investisseurs institutionnels.

Ce mouvement repose sur une logique simple : la biodiversité doit être prise en charge par des professionnels qualifiés, dans un cadre mesurable et opposable.

Ce qui était autrefois une démarche volontaire devient un critère d’accès au marché. Cette transformation s’inscrit dans une dynamique structurelle du secteur immobilier.

Conclusion : un tournant pour la profession

L’exigence d’un écologue AMO compétent Effinature dans une consultation de maîtrise d’œuvre n’est pas un signal isolé. Elle manifeste une transformation profonde :

  • la biodiversité devient un critère technique,
  • l’expertise écologique devient sélective,
  • la maîtrise d’œuvre doit intégrer la compétence dès l’esquisse,
  • les maîtres d’ouvrage recherchent des garanties indépendantes et vérifiables.

Effinature, opérée par IRICE, s’impose ainsi comme un cadre structurant, aligné avec les attentes réglementaires, financières et scientifiques. La profession entre dans une nouvelle phase : celle de la biodiversité comme condition d’accès au marché, fondée sur la preuve et la neutralité.

Recherche