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La reconversion des anciens bureaux des Champs-Pierreux en résidence de 646 chambres montre comment une opération dense peut intégrer une performance écologique mesurable. La certification Effinature éclaire ce cas : elle permet d’évaluer, par la preuve, la fonctionnalité réelle de la nature en milieu urbain.
Introduction
La transformation des anciens bureaux de Nanterre en résidence de 646 chambres marque une évolution importante dans les stratégies de recyclage urbain. L’opération, conduite par ADIM Paris Île-de-France et acquise par in’li, a été certifiée Effinature. Ce point est décisif : il éclaire la manière dont un projet de requalification dense peut intégrer la performance écologique sans modifier la structure existante.
Requalification lourde : les conditions d’une certification écologique crédible
L’enjeu principal de ce type d’opération réside dans la conversion d’un bâti tertiaire en un ensemble de logements et d’espaces de recherche. La certification Effinature intervient ici comme cadre de maintien des exigences écologiques dans un contexte contraint :
- structures fixes et grilles porteuses non modifiables ;
- surfaces minérales importantes ;
- absence initiale de continuités végétales ;
- contraintes d’usages multiples (logement, coworking, restauration, sports, vie collective).
L’intérêt méthodologique : Effinature ne se limite pas à vérifier la présence de végétalisation. Elle impose une analyse fonctionnelle de la nature en ville (sols, infiltration, espèces, cohabitation) et un contrôle indépendant des résultats.
5 000 m² de végétalisation : un outil, pas un argument
Selon le communiqué, le projet intègre :
- 5 000 m² d’espaces verts ;
- 63 arbres adaptés au climat francilien ;
- des massifs, terrasses et toitures végétalisées ;
- un parcours piéton en environnement vert ;
- des surfaces perméabilisées améliorant l’infiltration.
Dans le référentiel Effinature, ces éléments sont interprétés à travers six thématiques :
- Préservation du sol vivant : limiter l’artificialisation, désimperméabiliser les places de stationnements, restaurer la qualité écologique des sols ...
- Développement du patrimoine végétal : diversité floristique, continuités écologiques, gestion des eaux pluviales par le vivant, préservation du patrimoine arboré ...
- Soutien à la faune locale : suppression d’effet miroir, obturation des cavités pièges création et maintien d’habitats, adaptation du calendrier des travaux ...
- Réduction des impacts du projet : maîtrise des pollutions sonore et lumineuse, gestion des déchets, qualité du bois, suivi environnemental de chantier ...
- Bien-être des usagers : confort visuel, stimulation des cinq sens, renforcement du lien social, parcours pédagogiques, sensibilisation ...
- Valorisation des compétences : qualification et engagements des équipes projets en phase conception et réalisation ...
Cette grille évite l’écueil du simple “verdissement”, en demandant des preuves d’efficacité écologique.
Îlots de chaleur : une démonstration mesurable
La logique Effinature accorde une importance forte à la réduction des températures en période estivale. Les 63 arbres et les zones végétalisées visent deux effets :
- ombrage et réduction de la température moyenne ;
- évapotranspiration permettant un rafraîchissement local.
Le projet illustre la convergence entre certification écologique et adaptation climatique urbaine.
Recyclage urbain + certification : une trajectoire nouvelle
La requalification des bureaux vacants est souvent vue sous l’angle logement + sobriété foncière. L’exemple de Nanterre montre qu’un tiers-lieu résidentiel et scientifique peut intégrer les exigences d’une certification indépendante, même dans un cadre bâti rigide.
Cette approche ouvre une voie pour les futures opérations franciliennes :
- limiter le recours à la démolition ;
- maintenir une performance écologique mesurable ;
- réhabiliter sans réduire l’ambition environnementale.
Conclusion
La Cité Internationale de la Recherche de Nanterre montre que la certification Effinature peut s’appliquer à des reconversions lourdes, dans des contextes urbains denses et contraints. Le projet illustre une trajectoire possible pour les territoires tendus :
- recycler l’existant ;
- restaurer des fonctionnalités écologiques mesurables ;
- organiser la cohabitation entre usages humains et dynamiques naturelles.
Il s’agit d’un cas de référence pour comprendre comment la nature fonctionnelle peut structurer un projet de transformation urbaine.