La biodiversité comme levier de projet

Comprendre, structurer, agir. IRICE publie ici une série de contenus courts, conçus pour aider les décideurs à intégrer la biodiversité dans les projets immobiliers de manière lisible, mesurable et opérationnelle. À destination des collectivités, des maîtres d’ouvrage, des aménageurs et des investisseurs, ces articles abordent les points de friction récurrents, les outils existants, et les leviers concrets pour faire de la biodiversité un atout de projet, pas une contrainte formelle. ➤ Tous les contenus sont rédigés par l’équipe IRICE à partir de cas réels, de retours de terrain et d’expériences partagées.
Ville arborée, biodiversité urbaine et certification : vers une convergence exigeante

Ville arborée, biodiversité urbaine et certification : vers une convergence exigeante

Mercredi, Avril 30, 2025

Comprendre ce que couvre réellement la méthode Ville Arborée, ce qu’elle laisse de côté, et comment la certification Effinature peut en garantir l’ancrage écologique.

Introduction

La méthode Ville Arborée, adossée au Label bas-carbone, propose un cadre de valorisation pour les plantations d’arbres en milieu urbain. Ce dispositif, soutenu par le ministère de la Transition écologique, vise principalement à quantifier et certifier la séquestration carbone générée par le développement du couvert végétal.

Mais un arbre planté ne suffit pas à restaurer un écosystème. Si la méthode Ville Arborée reconnaît certains co-bénéfices environnementaux (rafraîchissement urbain, amélioration de la qualité de l’air, confort thermique), elle ne constitue pas, à ce jour, un outil de pilotage structuré de la biodiversité.

Dans ce contexte, IRICE propose une articulation possible entre cette méthode carbone et les référentiels de certification biodiversité Effinature, dans une logique de complémentarité stratégique.

1. Ce que couvre réellement la méthode Ville Arborée

La méthode Ville Arborée s’inscrit dans un périmètre clair :

  • valorisation carbone des plantations arborées ou arbustives en ville ;
  • engagements sur 25 à 30 ans avec audits à 5, 15 et 25 ans ;
  • éligibilité restreinte aux zones urbaines définies par l’INSEE ;
  • obligation d’additionnalité (plantations non imposées par une règle locale d’urbanisme).

Les indicateurs portent principalement sur :

  • le nombre et le type d’arbres plantés,
  • leur emplacement,
  • leur potentiel de séquestration carbone,
  • et les pratiques d’entretien associées.

La biodiversité y est évoquée comme un co-bénéfice potentiel. Elle ne constitue ni un objectif principal, ni un axe de pilotage indépendant.

2. Ce que la méthode ne couvre pas : biodiversité, sol, faune, continuités

La biodiversité urbaine ne se limite pas à la strate arborée. Elle dépend de multiples facteurs :

  • diversité des strates végétales (herbacée, arbustive, arborée) ;
  • continuités écologiques (connectivité, trames vertes et brunes) ;
  • qualité des sols (porosité, microbiologie, présence de litière) ;
  • présence et maintien de la faune (pollinisateurs, oiseaux, espèces cibles) ;
  • compatibilité écologique des essences plantées.

La méthode Ville Arborée ne propose à ce stade ni grille d’analyse faunistique, ni plan de gestion écologique sur la durée, ni protocole de suivi naturaliste indépendant.

3. L’apport des certifications Effinature

IRICE, en tant que certificateur accrédité, porte les référentiels Effinature, déclinés par phase (conception, réalisation, exploitation) et par type d’opération (nouvelle construction, réhabilitation, gestion d’espaces).

Les certifications Effinature reposent sur :

  • une évaluation des impacts réels sur la biodiversité,
  • un pilotage du projet via des indicateurs écologiques objectivés,
  • un plan de gestion sur 25 ans minimum,
  • des exigences sur les sols vivants, les habitats, la faune locale et les espèces implantées.

Les audits sont menés par IRICE, selon une méthodologie standardisée, documentée et opposable.

4. Une compatibilité structurée : labellisation carbone et certification biodiversité

Loin de s’exclure, les deux démarches peuvent être articulées avec rigueur :

  • la méthode Ville Arborée valorise les effets carbone d’une opération végétalisée ;
  • la certification Effinature encadre ses effets réels sur la biodiversité.

Dans ce cadre, IRICE propose une trajectoire de certification complémentaire pour les projets Ville Arborée qui souhaitent aller plus loin :

  • diagnostic initial biodiversité (ARKENOR)
  • AMO écologique (ARKENOR) et modélisation technique (ARKEMEP)
  • certification Effinature (IRICE) avec audit sur 25 ans

Ce couplage offre aux porteurs de projets une double reconnaissance :

  • carbone (Label Bas-Carbone),
  • biodiversité (Effinature).

5. Conclusion

La végétalisation urbaine doit aujourd’hui répondre à un double impératif : séquestrer du carbone, mais aussi restaurer les écosystèmes.

La méthode Ville Arborée est un outil utile dans le premier cas. Pour le second, seule une certification indépendante, fondée sur des critères écologiques solides et audités, peut apporter les garanties nécessaires.

IRICE propose aux maîtres d’ouvrage et aux collectivités une articulation claire entre les deux approches. Chaque plantation peut ainsi s’inscrire dans une trajectoire carbone vertueuse et dans un cycle écologique piloté, mesuré, pérenne.

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