La biodiversité comme levier de projet
Dans le cadre du Budget vert, la DGCL vient de publier un guide à destination des collectivités locales. Objectif : faciliter l’intégration de la biodiversité dans les politiques publiques. Intention saluée. Mais à l’heure où les projets se multiplient, l’absence de hiérarchie entre les niveaux de preuve constitue une fragilité systémique.
Gouverner par la preuve
Ce guide, comme beaucoup d’initiatives actuelles, agrège une diversité d’outils : certifications, labels, démarches sectorielles, auto-évaluations. Mais sans jamais distinguer :
- ce qui est certifiable,
- ce qui est vérifié par un tiers indépendant,
- ce qui relève d’une déclaration volontaire ou d’un accompagnement non opposable.
En matière de biodiversité, cette confusion n’est pas anecdotique : elle empêche de gouverner, au sens propre. Et affaiblit la lisibilité de toute stratégie collective.
L'État veut structurer. Les collectivités veulent décider. Les financeurs veulent comprendre.
C’est un trépied clair :
- L’État veut rendre l’action publique plus cohérente.
- Les collectivités cherchent des outils fiables pour arbitrer.
- Les financeurs demandent des garanties compatibles ESG, taxonomie et performance durable.
Mais sans un langage commun de la preuve, ce trépied vacille. Confondre un label volontaire avec une certification accréditée, c’est prendre le risque de décisions invalidées, de financements perdus, ou d’actions juridiquement contestables.
Derrière chaque outil, une question : est-ce opposable ?
L’exemple est connu. Une commune intègre dans son PLU une grille issue d’un label bien intentionné… mais non certifié, non accrédité, non opposable. Résultat : le juge ou le financeur refuse de la reconnaître. Le projet est bloqué. L’ambition locale est désarmée.
Ce n’est pas un cas isolé. C’est le symptôme d’un écosystème sans cartographie.
Ce que nous proposons
Chez IRICE, notre mission n’est pas de promouvoir un outil, mais de clarifier ce que vaut chaque engagement au regard de la preuve.
Certaines certifications environnementales accréditées répondent déjà aux exigences de traçabilité, d’opposabilité et de compatibilité ESG. Il est temps d’en faire un socle, et de positionner le reste à sa juste place.
Vers une grille publique des niveaux de garantie biodiversité ?
La question n’est plus technique. Elle est stratégique. Toute politique publique sur la biodiversité devra demain s’appuyer sur une cartographie claire :
- des outils déclaratifs,
- des démarches accompagnées,
- des référentiels vérifiés,
- et des certifications opposables.
IRICE proposera une première matrice d’analyse méthodologique ouverte, fondée sur ce principe simple : la biodiversité n’est pas un engagement, c’est une responsabilité traçable.